STAGE L'ENFANT INTERIEUR 2010 |
Écrit par Cristina Buffon | |
01-04-2010 | |
L’ENFANT INTERIEUR : UN CHEMIN VERS LA GUERISON ET LA TRANSFORMATION. L’enfant intérieur ou l’enfant en soi représente mon potentiel, ma nature et mon essence profondes, l’être que je suis au-delà des empreintes des blessures de l’humanité. Il incarne la vie, la lumière, le mouvement, la vérité de mon âme. Il est créativité, joie et source de vie. Il s’exprime dans la simplicité, la pureté et le moment présent. Il porte en lui l’émerveillement, la foi, l’ouverture et l’innocence. L’essence de cet enfant en soi est une graine, un germe porteur de tous les possibles de l’humanité. Connecté à son essence, je respire la vie, dans un même souffle, riche de sensations, chaud dans le lien à mon cœur, souple dans le mouvement, ouvert à me dire et à me partager, laissant transparaître dans mon regard la vérité de mon âme et la joie de me vivre depuis cet espace. Cet enfant de lumière porte « in se » l’unicité de mon Etre, qu’au terme d’un parcours alchimique, il me sera possible de retrouver, pour que depuis ce cœur pur, je puisse reconnecter mon lien naturel à la Source de Vie et à ma filiation divine. Cependant, cet enfant porte également des voiles autour de son essence, de lourds manteaux quelques fois, témoins des blessures de l’humanité : il porte les empreintes du rejet, de l’abandon, de la trahison, de l’injustice, de l’humiliation et surtout le sentiment de profonde solitude avec lequel il les a vécues et traversées. Cet enfant est en chacun de nous sans exception tant dans son potentiel de vie et de lumière que dans son potentiel de souffrance et d’obscurité. Blessé et en exil, il se dit à travers mes impuissances, mes rages, mes peurs, mes manques, mes croyances et toutes les stratégies utilisées pour me sentir exister, avoir ma place, me sentir aimé et validé. Cet enfant se manifeste dans mes réactions, mes attentes et mes exigences. Il se dit encore à travers mes maux physiques, mes mal-êtres, mes paniques, mes tristesses inexplicables et inexpliquées. Il est à l’affût, il guette écoute, reconnaissance et réparation. Affamé d’amour, mendiant d’attention et de sécurité ,il est prêt à tout pour ne pas se sentir exclu, séparé et isolé. Il est là, souffrant et vulnérable, perdu dans les couloirs du temps, dans les espaces de l’absence, dans les profondeurs de l’isolement, prisonnier et terrifié par ses monstres intérieurs que sont le jugement, la culpabilité, la honte et une lancinante morsure d’inadéquation. Cet enfant-là raconte l’histoire de toute l’humanité qui se vit en nous, qui demande à être écoutée, entendue, reconnue, guérie et intégrée. Ce ne sont pas les événements qui seront marquants, mais la manière dont l’enfant les aura vécus et comment il se sera senti accompagné, guidé, informé. Si cet enfant connaît dans les moindres détails les morsures de chaque blessure intérieure et leur signature émotionnelle dans chacune de ses cellules, il détient également les ressources, les clés de la transformation, intimement chevillés à son cœur. Il est le laboratoire et l’alchimiste à la foi. Guérir et transformer les blessures que porte cet enfant intérieur blessé nous permettra de laisser partir et se défaire voiles après voiles, les empreintes des plaies de l’humanité, de nourrir les béances et les vides intérieurs pour de venir pleinement responsable et autonome, de modifier croyances et anathèmes portés pendant si longtemps comme des vérités absolues pour accéder à une libération dans les cellules de tout cet héritage mental, émotionnel, physique et spirituel dans la gratitude et la compréhension que cet enfant une fois nu, pourra se vivre simplement dans son essence de lumière et son potentiel de vie originel. Quel est le chemin vers la transformation ?Chaque blessure que porte cet enfant est divine ,en ce sens que quand j’y entre, quand je la vis, quand je la respire, elle me permet non seulement d’aller guérir ce qui a fait mal, nettoyer la plaie, nourrir le besoin et modifier mes croyances, mais également de parcourir le chemin qui me sépare de mon âme, de mon cœur et de ma partie divine. La première rencontre est intellectuelle : j’appréhende mes empreintes et ce enfant que je porte par le biais de la connaissance, du savoir et de la compréhension. Nous avons le plus souvent peur de rencontrer cet enfant blessé, qui nous est souvent étranger ou trop bien connu, peur d’être pris et absorbé par lui, par sa souffrance et son désespoir. Le chemin vers cet enfant raconte l’histoire d’une vraie rencontre intérieure, d’un vrai choix en amont, d’une main qui se tend, d’un regard qui choisit de se porter vers l’intérieur, vers un espace peu connu et surtout peu visité : une demeure dans laquelle se vit un enfant seul depuis si longtemps. Ce chemin demande de prendre la responsabilité de cet enfant et de toute son histoire, d’aller avec lui vers la guérison, ne plus attendre de l’extérieur, prétendre et se positionner en victime. Ce chemin demande d’arpenter le sentier caillouteux du cœur : apprendre à se vouloir du bien, suffisamment pour donner valeur et légitimité à tout ce qui vient de cet enfant. Ce chemin demande encore de se délester de stratégies de survie devenues asphyxiantes et de l’énergie d’un mental trop lourd qui revient au galop dans son énergie de vouloir, de pouvoir, de savoir et d’avoir. Le lien avec cet enfant se construit autant qu’il s’apprivoise. Cette rencontre n’est pas linéaire : j’approche, je pars, je reviens, j’ ai peur, je suis déçu, je ne voit rien et je ne ressens rien.L’enfant est là, il attend, il espère, il guette, tantôt recroquevillé, tantôt triste, tantôt résigné, dans la rage, je le verrai au gré de nos rencontres dans toutes les peaux qu’il porte et les souffrances qu’elles expriment. Je m’arrête, je respire, je regarde à l’intérieur…. Il est là, je le regarde, je l’embrasse de tout mon être et de toute mon âme, je m’avance vers lui, je me mets à sa hauteur et simplement je crée le lien, par le regard d’abord, une main qui se pose ensuite, par une étreinte finalement.. Au départ ce lien peut être aussi inconfortable que naturel. Je peux douter de moi, de lui….je n’y crois pas, j’y vais contraint sans trop comprendre, ni réaliser ce que cela implique..je ne vois rien, je ne ressens rien….timide et dubitatif, je l’approche, je le tolère, je réalise alors qu’il me faudra faire grandir et mûrir mon cœur à la chaleur de mon âme pour augmenter ma capacité à accueillir et à accepter, à permettre que ce lien s’installe, grandisse, se cristallise et s’enracine pour devenir un lien chaud, doux et inconditionnel : .… j’installe alors un espace pour cet enfant, pour qu’il puisse se dire, s’exprimer dans les secrets de ses profondeurs : il dira « comment » à travers les ressentis, les impressions et les images…il dira « combien » à travers l’intensité de celles-ci. … C’est le passage émotionnel : je vais ressentir ses frémissements, ses codes, ses manières à lui, à mon enfant de se dire, différemment des autres, ses cris, sa palette d’impressions, de ressentis, d’images, et d’émotions. Cette étape se vit dans le cœur, elle demande de s’arrêter, de respirer profondément et dans ce mouvement de va et vient, de se laisser ressentir ce qui est, de plonger dans ce ressenti , comme pour l’embrasser, le faire sien et l’intégrer. Cette intégration émotionnelle me permettra d’aller sentir et toucher depuis l’intérieur les manques profonds et réels de cet enfant , de quoi il aurait eu besoin au plus précis pour pouvoir se construire autrement et d’ accéder aux ressources adéquates pour nourrir ces manques et à celles nécessaires pour parcourir le chemin lui-même( patience et acceptation pour ne nommer que les plus ardues). Je pourrai également depuis l’intérieur identifier les croyances sur lesquelles cet enfant a bâti l’édifice de son existence et choisir de les transformer. Savoir ce dont j’aurais eu besoin enfant n’a rien à voir avec ressentir ce dont j’aurais eu besoin et surtout de quelle manière j’en aurais eu besoin. Au gré de ces rencontres, j’apprendrai à devenir ma propre mère et mon propre père et, dans les secrets de cet autoparentage, à consolider le lien avec cet enfant dans toujours plus de confiance, afin que les portes plus profondes cèdent au fluide de guérison. Devenir parent est un apprentissage : accepter de ne pas savoir, de ne pas faire juste et laisser quelques fois l’enfant me guider et me montrer le chemin avec plus de simplicité et moins d’exigence. De cet axe, je pourrai aller contacter mes empreintes de manière plus profonde , presque en les vivant dans mes cellules, à l’amplitude à laquelle je les ai sûrement expérimentées en tant qu’enfant. Dans cette étape dite cellulaire , il me faut « simplement » les accueillir , honorer cet enfant qui a été mordu par cette douleur, dans toute sa vulnérabilité, sans masques ni protection, le plus souvent seul, sans personne pour lui tendre la main et accueillir sans juger, sans minimiser, sans relativiser l’étendue de l’incompréhension et de la souffrance. La douleur peut être vive, l’impression de solitude puissante et l’insécurité liée à la guérison et à la transformation diffuse et intolérable. Un sentiment d’abandon nourrit cet état de mutation, sentiment intimement lié au nettoyage, au terrain épuré et soudain vide de ce que je connaissais et auquel je m’étais identifié, pour que la nouvelle semence puisse prendre et fleurir. Beaucoup de pleurs incongrus, sans explication, ni attente apparaissent. Par les pleurs le nettoyage se fait et les transformations s’intègrent. Les pleurs libèrent l’espace nécessaire au nouvel ensemencement. Comme il est difficile d’accueillir ces larmes sacrées sans les juger, sans s’excuser de les avoir, sans raisons, sans craindre d’être dans une phase de dépression ? Comme il est difficile de comprendre que les blessures installées dans nos cellules depuis si longtemps ont besoin de s’extraire, de se vider de leur empreinte, de se nettoyer ? La peur et l’insécurité font partie du parcours : peur du vide, de l’inconnu, de ce que ce corps vit, exprime et qui me dépasse, de ces points de repères qui me paraissent obsolètes sans pour autant en connaître ou plutôt en avoir intégrés d’autres, prêts à l’emploi. Etat de vulnérabilité extrême. La rage est également présente : cette rage est un sursaut qui me permet de dire stop, mélange d’impuissance et d’affirmation, elle recentre et me pousse à toucher un socle en moi, une limite intérieure qui inscrira à jamais le « plus jamais ». C’est une main qui repousse, qui soudain prend conscience de la présence d’une pierre précieuse, d’un bijou, d’un espace sacré qui mérite douceur, amour et d’être protection.L’enfant est précieux, son essence diamant. A mesure que mes voiles se sont soulevés et mes empreintes libérées, mon regard s’est transformé. Chevillé à l’énergie du cœur, il peut offrir à cette essence de vie en moi, cet enfant que je porte, un accueil plus grand, plus large, plus conscient, une volonté plus pure de l’aimer et de le chérir encore davantage, une intention de me vivre depuis sa source de vie. Le lien devient plus fort, plus irrémédiable, plus inconditionnel pour basculer dans le choix d’exister depuis l’essence même de cet enfant, ce potentiel de lumière et de vérité qui est le mien, ses dons et ses aptitudes spécifiques, sa manière d’être au monde, cette créativité qui me fait me sentir libre et vivant. Le divin réside dans le cœur de cet enfant, dans la simplicité face à la vie, dans l’envie de vivre et de rire, dans la joie de transmettre cet état d’être. STAGE « VOYAGE AU COEUR DE L'ENFANT: un chemin de guérison» samedi 1er mai et 2 mai 2010 Centre Espace Temps, Genève |
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Dernière mise à jour : ( 01-04-2010 ) |